Delhi, capitale mondiale des déchets électroniques
La ville de Delhi (Inde) et sa région sont entrain de devenir la principale décharge à déchet électronique du monde. C’est ce qu’estime un rapport de la Associated Chambers of Commerce and Industry of India (Assocham) publiée récemment.
18 % des déchets en provenance de l’Europe
Selon l’Assocham, Delhi reçoit actuellement 55 000 tonnes par an de déchets électroniques exportés par les pays développés. Avec une croissance annuelle de 25 %, ce chiffre atteindra 95 000 tonnes à l’horizon 2017. 80 % du flux serait constitué de Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (DEEE) de catégorie 3 : informatique et télécoms.
Les déchets proviennent à 42 % des Etats-Unis et à 30 % de Chine, suivi par l’Europe (18 %) et le reste du monde (10 %). Si la proportion de 18 % « seulement » en provenance de l’Europe peut paraître satisfaisante, il faut savoir que l’exportation des déchets électroniques en dehors des frontières européennes est interdite par la convention de Bâle…
Pas d’infrastructure adaptée
Autre chiffre intéressant issu du rapport : faute d’infrastructure, 2 % seulement des déchets émis en Inde seraient retraités correctement en fin de vie. Or, la production annuelle de DEEE indiens (toutes catégories confondues) avoisinerait 355 000 tonnes pour les 8 plus grandes villes (dont Mumbai, Delhi-NCR Bangalore, Chennai, Kolkata, Ahmedabad, Hyderabad et Pune). Delhi concentre les déchets électroniques émis par la ville plus ceux de Mumbai, Bangalore et Kolkata.
Pour l’instant, le flux indien est constitué à 70 % de DEEE professionnels, les ménages ne contribuant qu’à hauteur de 15 % du volume. Réunis, les ordinateurs et les téléphones ne représentent que 22 % du flux indiens.
Un recyclage sauvage
L’essentiel du flux importé et produit localement repose dans des décharges à ciel ouvert. Plus de 10 000 téléphones portables, 6 500 télévisions, et 4 000 ordinateurs seraient démantelés chaque jour à Delhi pour y récupérer des composants et des métaux « précieux » (cuivre, plomb, argent, or, etc.). Ce sont environ 45 000 enfants de 10 à 14 ans qui font le tri et récupèrent ce qui peut l’être.
Selon le rapport, « le traitement des déchets électroniques est une activité florissante qui contribue activement à la croissance économique du pays », mais dans quelles conditions… Pour rappel, les déchets électroniques contiennent plusieurs milliers de substances chimiques toxiques et / ou cancérigène : plomb, cadmium, mercure, chrome exavalent, PVC, retardateur de flammes bromés, antimoine, etc.
Source : GreenIT.fr